Pauvreté chez 40% ménages agricoles à La Réunion
Les agriculteurs sont-ils réellement aisés ? Une étude menée par la DAAF Réunion remet en question certains préjugés concernant le niveau de vie des agriculteurs. Malgré la possibilité de mener une vie confortable grâce à l’agriculture, de nombreux foyers peinent à joindre les deux bouts. En effet, le taux de pauvreté monétaire au sein des ménages agricoles à La Réunion s’élève à 42,7%, contre seulement 16,2% en métropole. Ce chiffre atteint même 62% lorsque l’exploitant agricole est seul. Cette situation est principalement due au modèle « familial » de l’agriculture réunionnaise, ainsi qu’à la modicité des montants des retraites.
Une nouvelle étude de l’Agreste Réunion révèle la précarité financière des exploitants agricoles dans l’île, mettant en lumière des disparités selon la taille et le type d’exploitations, ainsi que la diversité des revenus au sein des ménages. Comparé à la métropole, le revenu disponible moyen des ménages agricoles réunionnais est inférieur, atteignant 43 500 euros, soit 14% de moins que dans l’Hexagone. De plus, le taux de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté est bien plus élevé à La Réunion, avec 42,7% des personnes dans un ménage agricole considérées comme pauvres, contre 16,2% en France continentale.
Les ménages agricoles se composant uniquement de l’exploitant présentent des niveaux de vie particulièrement bas, avec 62,1% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté. En revanche, les ménages incluant au moins une personne non exploitante affichent une pauvreté monétaire plus faible, grâce à des revenus salariés plus stables et des revenus du patrimoine conséquents. En moyenne, les revenus hors bénéfices agricoles représentent une part importante du revenu disponible des ménages.
Les disparités de revenus sont aussi marquées par la taille des exploitations, avec des micro-exploitations et petites exploitations ayant des niveaux de vie médians bien inférieurs aux exploitations de taille plus importante. Les orientations agricoles telles que la canne à sucre et le maraîchage sont également associées à des niveaux de vie plus bas que la moyenne des ménages agricoles. Les éleveurs de porcins et volailles se démarquent avec un niveau de vie moyen plus élevé.
Les acteurs du secteur agricole, tels que Frédéric Vienne et Jean-Michel Moutama, soulignent la nécessité de rendre les métiers agricoles plus attractifs en augmentant les rémunérations et en favorisant la diversification des sources de revenus. Certains exploitants, comme Enric Lebreton, font face à des difficultés financières importantes, vivant avec des revenus inférieurs au RSA et luttant pour maintenir leur activité à flot.
En somme, l’étude met en lumière les défis financiers auxquels sont confrontés de nombreux exploitants agricoles à La Réunion, soulignant la nécessité de mesures pour améliorer leur situation économique et prévenir la précarité croissante dans le secteur.
source informationnelle : clicanoo.re
rédaction : intelligence artificielle