FMI : Fantôme de l’inflation hante le cadrage macroéconomique

FMI : Fantôme de l’inflation hante le cadrage macroéconomique

octobre 21, 2024 0 Par BlanChapeau

Lors des missions de revue menées par les experts du Fonds monétaire international (FMI) sur les accords conclus avec Madagascar, le taux d’inflation est toujours une préoccupation majeure. La dernière mission, qui s’est déroulée du 30 septembre au 11 octobre sous la direction de Frédéric Lambert, a une fois de plus mis en lumière cette question. Les conclusions de la consultation au titre de l’Article IV du FMI, ainsi que la seconde Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), montrent que rien n’est encore acquis pour cette dernière, à part un accord de principe.

Le FMI encourage la Bankyfoiben’i Madagasikara (BFM) à respecter des règles prudentielles et à faire preuve de vigilance constante dans sa politique monétaire, notamment en cas de fluctuations de l’inflation. Il incite la BFM à être prête à augmenter ses taux directeurs afin de maintenir l’inflation sur une trajectoire descendante. La prochaine décision du Comité monétaire de la BFM devrait avoir lieu le 6 novembre, étant donné que les décisions se prennent généralement tous les trois mois. La BFM a progressivement augmenté ses principaux taux directeurs suite aux recommandations répétées du FMI pour lutter contre l’inflation. Ainsi, son taux de Facilité de dépôt est passé de 8,1 % à 9,5 % et son taux de Facilité de prêt marginal de 10,1 % à 11,5 %.

Certaines voix s’élèvent pour remettre en question l’efficacité de telles mesures financières dans la transmission des variations des prix aux consommateurs. En effet, il est communément admis qu’un secteur financier informel prospère et imposant existe en parallèle, échappant à tout contrôle mais jouant un rôle essentiel dans l’économie réelle et légale. Le FMI a souligné dans son évaluation des risques que « l’absence d’ancrage nominal clair et l’assouplissement prématuré de la politique pourraient entraver la désinflation et conduire à un rapide désancrage des anticipations d’inflation ». Lorsque la BFM a maintenu ses taux inchangés, un avertissement n’a pas tardé à être émis.

Cette situation soulève des questions sur la complexité des défis auxquels est confrontée la politique monétaire à Madagascar, notamment en termes de maîtrise de l’inflation et de gestion des risques économiques.

Eric Ranjalahy